Carin Smuts
Carin Smuts, 2017 lauréate du Prix UIA Robert Matthew
Qu’est-ce qui vous a amené à l’architecture ?
Mon père était un ingénieur en mécanique qui a toujours voulu être architecte. Quand j’avais environ
quatre ans, il m’a emmené sur le chantier de notre première maison. C’était l’une des cinq maisons qu’il a conçues et construites au fil des ans. Quand j’ai dû choisir mes études, j’ai choisi le théâtre, tandis que mon père m’a proposé d’étudier l’architecture. C’est ainsi que j’ai commencé à l’étudier.
Au cours de mes études d’architecture, je me suis impliquée dans deux productions théâtrales réalisées avec le personnel et les étudiants de l’école d’architecture de l’Université du Cap. Pendant la 4ème année, une année de stage pratique, j’ai travaillé sur un kibboutz en Israël. Cela a changé ma vision de la vie et j’ai décidé que je voulais devenir médecin. Mon père m’a demandé de terminer d’abord mes études d’architecture. J’ai les ai donc terminées et deux ans plus tard, j’ai été acceptée à l’école de médecine. C’est au cours de cette année que j’ai réalisé que tout ce que je voulais, c’était d’être architecte. C’est ainsi que je suis arrivée à l’architecture.
Quelle est votre philosophie en tant qu’architecte et quels ont été les facteurs clés dans le développement de cette philosophie ?
Quel devrait être le rôle de l’architecture dans le monde d’aujourd’hui ?
Quels sont, selon vous, les avantages de l’architecture rurale vernaculaire ?
L’architecture rurale vernaculaire utilise des matériaux locaux et est construite par la population locale elle-même. La technologie est normalement simple et facilement accessible. Le projet tient compte des comportements culturels et des coutumes. Il existe des hiérarchies complexes d’utilisation de l’espace qui ne sont pas évidentes. La réponse au climat est souvent appropriée comme par exemple, la cabane africaine construite en terre avec de petites ouvertures et un toit de chaume traditionnel avec une grande avancée pour protéger les murs.
Dans l’architecture contemporaine, nous pouvons tirer des leçons de l’architecture vernaculaire sans imiter le passé, en l’adaptant au contexte.
Le village culturel et artistique Guga S’thebe est un autre exemple qui s’inspire des villages africains traditionnels (dans ce cas, un village Xhosa). L’utilisation de l’espace polyvalent en forme de cône est le résultat des échanges avec les anciens habitants de Langa que nous avons consultés et qui souhaitaient une cabane traditionnelle. Le cône et la façon dont il se juxtapose aux autres formes représente une véritable architecture contemporaine. Le plan repose sur la mémoire d’un village africain ; les espaces intermédiaires sont des espaces socialement interactifs.
À propos du prix Robert Matthew :
Ce Prix créé en 1978 sous le nom de l’ancien président de l’UIA, Robert Matthew, incarne les objectifs du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat).