Turin 2008

La métaphore bazar évoque la notion positive de pluralité, d’unité, de diversité et de concurrence dans une solidarité festive. Mais elle porte aussi en elle une contrepartie négative liée à la commercialisation, la consommation effrénée et au chaos. L’architecture est un capital culturel tangible matérialisé dans les villes. Mais si les villes sont le lieu d’échange de cette ressource inestimable, la nécessité d’une conception et d’une gestion subtile se fait pressante. En dépit de financements colossaux investis dans la construction et la réhabilitation des villes, les résultats offrent trop souvent un environnement de travail et de vie médiocre, du fait d’un manque d’expertise, de pensée créatrice et d’intégration de la justice sociale.

Le Congrès d’Istanbul est une opportunité de réviser la notion globale d’architecture. Au cours des décennies précédentes, le développement durable, la diversité culturelle et la biodiversité ont été au centre des débats. Les causes des catastrophes naturelles et de la violence mondiale auxquelles nous sommes aujourd’hui confrontés nous rendent de plus en plus vulnérables aux différents risques qui se déploient sur notre singulière planète. C’est dans un esprit de responsabilité face à ces menaces qui nous concernent tous, que nous voulons faire émerger l’idée utopique qui lie la démocratie et l’écologie en tant que fondement d’un modernisme responsable.

Sur le vaste forum offert aux architectes du monde lors du prochain congrès de l’UIA, nous nous proposons de partager nos succès comme nos échecs, nos révoltes ou nos soumissions, nos expériences et nos visions. Avec la conscience d’appartenir à une profession qui édifie des espaces de vie, nous pourrons fonder des relations nouvelles avec les décideurs, les producteurs et les consommateurs des villes du monde.